Grève des salariés du secteur public: «Là ça ne va plus, il faut que ça bouge», selon le président régional de la CSN

Dénoncer la lenteur des négociations et les propositions jugées dégradantes du gouvernement: plus de 6000 travailleuses et travailleurs des services publics membres de la CSN sont en grève aujourd'hui au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Devant le Cégep de Chicoutimi, ils sont plusieurs centaines à manifester et espèrent faire pression sur le Conseil du Trésor afin d'obtenir de nouvelles offres, notamment salariales. Le gouvernement québécois propose en effet à ses employés un gel de salaire de deux ans et des augmentations de 1 % par année au cours des trois années suivantes.
« Ça fait plus d'un an que nous avons entamé la négociation et les 6000 employés des services publics du Saguenay-Lac-Saint-Jean sont sans contrat de travail depuis le 31 mars 2015. Là, ça ne va plus, il faut que ça bouge », a déclaré Engelbert Cottenoir lors d'un point de presse devant le Cégep de Chicoutimi.
Rappelons que les activités sont perturbées dans les établissements scolaires et de santé du Saguenay-Lac-Saint-Jean, aujourd'hui, pour une première journée de grève. Les cours sont suspendus et les services de garde sont fermés dans toutes les écoles et les Cégeps de la région.
Pour Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN responsable des négociations du secteur public, le gouvernement fait preuve d’une irresponsabilité très inquiétante.
« Les employés du secteur public subissent des attaques sans précédent contre leurs conditions de travail, ce qui pourrait non seulement miner leur capacité à livrer des services de qualité, mais également risquer de causer une perte d’expertise dramatique dans nos réseaux publics. Et ça, c’est l’ensemble de la population du Québec qui en subirait les conséquences », croit-elle.
« On se demande si on va nous amener davantage vers l'ignorance que vers l'éducation »
La présidente du syndicat du personnel enseignant du Cégep de Chicoutimi, Helena Villeneuve, dénonce de son côté un alourdissement des tâches, moins de ressources et plus d'étudiants à encadrer: « Ce qu'on nous propose est très loin de l'humain. On se demande dans quelle mesure notre gouvernement croit au système d'éducation », déplore-t-elle.
Enfin Gaston Langevin, vice-président régional de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), souhaite voir pour les salariés des conditions de travail acceptables afin de répondre aux besoins de la population. « Le constat qu'on fait c'est que ça va continuer à se dégrader (...), c'est sûr que le réseau est rendu à bout de souffle », conclut-il.
Les débrayages dans les écoles, cégeps, hôpitaux, centres jeunesse et autres services gouvernementaux s’étendront sur toute la semaine partout dans la province.
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