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Ludger Bradet atteindra l’âge vénérable de 95 ans en mars. Depuis l’âge de 12 ans, il chante dans la chorale de l’église Saint-Ambroise. Même si sa voix et son ouïe faiblissent un peu en raison de son âge, il continue de chanter juste et rempli d’une grande fierté.

Poussé par son parrain qui était curé à Saint-Charles-de-Bourget et par sa mère très croyante, il commence à faire du bénévolat à l’église de Saint-Charles en 1923. « Je servais la messe même si je ne savais pas tout. Mon parrain m’avait montré une petite chanson », se rappelle-t-il.

À 12 ans, ses parents achètent une terre dans le rang 5 et s’installent à Saint-Ambroise. Sa mère s’empresse de demander pour lui une place pour servir la messe, mais il n’y avait plus de disponibilité pour ce rôle très populaire à l’époque. Le responsable de la chorale lui a alors dit : « Si tu veux chanter, chantes ».

À l’époque, on commençait tout juste à intégrer des chants en français à l’église. La chorale s’exprimait surtout en latin. Ludger Bradet se découvre alors une passion pour le chant qu’il n’a jamais laissée tomber depuis.

Minuit chrétien

Lors des célébrations de Noël, Ludger Bradet affectionne particulièrement le chant Minuit chrétien, qu’il n’a pas eu la chance d’interpréter souvent en solo. La première fois, c’était à l’église de Saint-Charles alors qu’il était âgé d’environ 6 ans. La seconde, c’était … à 93 ans à l’église de Saint-Ambroise.

« C’est dommage parce que je n’ai plus la voix que j’avais avant. Ce qui a manqué, c’est qu’on n’a pas cherché à me développer. J’ai toujours voulu la chanter, mais je n’ai pas été choisi parce qu’il y avait toujours un meilleur. Il y a un peu de politique », dit-il.

Son heure de gloire, il l’a connue le 19 décembre dernier lors d’un spectacle donné par la chorale à la Villa Saint-Ambroise, où il est résident.  « Il a interprété le Minuit chrétien avec une grande fierté. Il y a même des gens qui ont pleuré », raconte Louis-Marie Paquet, responsable de la résidence.

Manque de relève

Ludger Bradet se voit continuer dans la chorale tant que sa santé lui permettra de le faire. Il ne croyait jamais chanter encore à son âge. Celui qui a vu devant lui se vider les églises déplore le manque de relève dans les chorales. « C’est de valeur. Nous, on ne refuse personne », dit-il.