Au Québec, près de 1300 organismes communautaires, dont Loge m'entraide à Saguenay, font la grève, ferment leurs portes ou interrompent leurs activités aujourd'hui et demain afin de protester contre la précarité de leur financement.

 Organisées sous le thème On ferme ! Le communautaire dehors contre l’austérité, ces deux journées visent à dénoncer le sous-financement chronique de l’ensemble des organismes communautaires, notamment des 300 en défense collective des droits comme Loge m'entraide. 

« C’est le temps de hausser le ton envers le gouvernement du Québec pour que les groupes communautaires obtiennent un financement adéquat ! Nous devons exercer notre travail dans des conditions rendues de plus en plus difficiles par les politiques d’austérité qui fragilise nos organismes et nous empêchent de remplir pleinement notre mission », a dénoncé la coordonnatrice de Loge m’entraide Sonia Côté.

Chandails noirs et clochettes rouges

À l’appel de Loge m’entraide, plus de 40 manifestants ont marché pacifiquement du bureau de l’organisme jusqu’à Place du Citoyen, sur la rue Racine à Chicoutimi, en scandant des slogans. Ils étaient vêtus d’un chandail noir et faisant sonner leurs clochettes rouges : « Vous êtes ici aujourd’hui non seulement pour appuyer Loge m’entraide mais solidaires de tous les groupes communautaires. Ensemble, marchons et faisons sonner bien fort nos clochettes pour dénoncer l’austérité et pour que les groupes obtiennent un meilleur  financement !  », s’est exclamée Mme Côté.
 
Exemples d’impacts de l’austérité à Loge m’entraide: le Projet de Coop. d’hab. la Persévérance
 

Sonia Côté donne un exemple des conséquences des mesures d’austérité en citant le projet de Coopérative d’habitation la Persévérance, coupé d’une subvention de 121 000 $ au printemps dernier : « La perte de subvention a fait en sorte d’ajouter à mes tâches déjà nombreuses, une campagne de dons d’envergure pour arriver à sauver notre projet ! Pendant ce temps, les retours d’appels aux locataires dans le besoin étaient au ralenti malgré 60h de travail par semaine pour un salaire de 35h ».

Seule employée depuis 17 ans

Sonia Côté rappelle aussi qu’elle est seule employée depuis 17 ans de Loge m'entraide et que l’organisme n’arrive pas à engager de façon permanente un deuxième employé faute de financement. « Faute de financement, je suis à la fois directrice, secrétaire, comptable, gestionnaire, concierge, intervenante, réceptionniste, relationniste, porte-parole, webmestre, attachée de presse, responsable de collectes de fonds, attachée politique... Le financement doit augmenter pour embaucher et répondre aux besoins de plus en plus nombreux », croit-elle.
 
Fermeture le 31 mars 2016

Comme tous les groupes en défense collective des droits, Loge m’entraide craint, à cinq mois de la fin de son protocole d’entente au 31 mars 2016, de devoir mettre la clé sous la porte: « Comme tous les groupes en défense collective des droits, on vit dans l’incertitude en ce moment. Notre protocole d’entente termine le 31 mars 2016 ! Si le gouvernement n’annonce pas le renouvellement de notre subvention, ce sera la clé dans la porte ».

Les groupes en défense collective des droits réclament le renouvelle les protocoles d’entente pour un minimum de trois ans et un rehaussement de 40 millions $ de leur financement.