En négociation depuis le 21 mai dernier, les membres du Syndicat CSN de la Villa St-Alexis, à La Baie, entreront en grève générale illimitée le 14 novembre prochain. Les discussions à la table de négociation achoppent principalement sur la question de la rémunération. 

« Le salaire moyen des travailleuses et des travailleurs de la Villa Saint-Alexis est à peine au-dessus du salaire minimum et l’employeur a le culot de leur demander de faire des concessions importantes sur le nombre de congés pour financer leur propre augmentation, c’est-à-dire un montant qui représente environ 10 000 $ !», souligne d’entrée de jeu la présidente du syndicat, Édith Tremblay. 

Rappelons que les travailleuses et travailleurs de la Villa Saint-Alexis ont adhéré à une négociation coordonnée qui se déroule à la grandeur du Québec. En réponse aux propositions jugées irrespectueuses de l’employeur, ils ont adopté en assemblée générale, le 23 septembre dernier, un mandat d’augmentation des moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève, qui sera déclenchée le 14 novembre prochain.

Un taux de roulement du personnel trop élevé

Le vice-président régional de la FSSS-CSN Gaston Langevin, outre les conditions salariales précaires des employées de la Villa St-Alexis, a également pointé le taux de roulement du personnel trop élevé: « À titre d'exemple, sur 30 salariées lors de la dernière année, il y a eu un roulement de personnel de 40 personnes », déplore-t-il. Une instabilité du personnel qui a des conséquences directes sur les soins, pense-t-il.

La Villa St-Alexis, à La Baie, compte actuellement 120 résidents, 80 étant autonomes et 40 semi-autonomes. 30 employés sont en service, 5 à temps complet et 25 à temps partiel, signe d'une grande précarité pour le vice-président régional de la FSSS-CSN.

Les soins et services seront maintenus

Interrogé sur la poursuite et la qualité des soins offerts aux résidents au cours de la journée du 14 novembre, le président de la CSN du Saguenay–Lac-Saint-Jean Engelbert Cottenoir s'est voulu rassurant en assurant que la grève respectera la loi sur les services essentiels. « Pour nous, il n'est pas question de nuire aux droits et au bien-être des résidents », mentionne-t-il.

Même son de cloche du côté de la représentante du secteur des Syndicats des centres d’hébergement privés Danielle Lemire, qui affirme que le personnel continuera à donner les services essentiels aux personnes âgées: les soins, la salle a manger, la buanderie. « Nous avons un coeur, celui de donner des services, et on va mettre ce coeur là encore plus. Nous avons été très clairs avec nos usagers: oui ce conflit va apporter de petites choses, mais par la tendresse que nous leur donnons, par un sourire, une main tendue, une petite tape sur l'épaule, [le conflit] sera en arrière-plan. Déjà là, ils sont en appui avec nous autres (...), les familles aussi sont derrière nous », assure-t-elle.